Dans ce numéro, les auteurs Jean-François Aubé, M.K. Blais, Fanie Desmeules, Georges Desmeules, Nicholas Giguère, Nicolas Guay, Marie-Claude Lapalme et Patrick Nicol se partagent la vedette pour vous en faire voir de toutes les couleurs: punk britannique, sexe non protégé, New York des années 70, un vieux Bono, drogues hallucinogènes et plus encore.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas dévoré une revue littéraire d’une couverture à l’autre comme je l’ai fait avec ce numéro.
J’en aurais d’ailleurs pris beaucoup plus de sexe, de drogues et de rock’n’roll, et à voir la qualité des nouvelles retenues, je ne doute pas qu’il y en avait d’autres meilleures que celles proposées dans la section Thème libre, qui m’a paru aride et prévisible.
Vous y retrouverez aussi la nouvelle lauréate du Concours de nouvelles XYZ, concours de nouvelles annuel (j’en glisse un mot à la fin pour les intéressés). Une histoire chorale émouvante et surprenante, touchant la situation des aînés en CHSLD (il faut en parler plus que jamais) de Pascal Blanchet.
Juste pour vous donner encore plus envie d’aller vous procurer immédiatement ce surprenant numéro, je vous parle de trois nouvelles qui m’ont marquée par l’habileté de l’auteur à aborder le genre et, surtout, par le thème développé.
Je suis Nancy Spungen – de Fanie Desmeules
Une comédienne gênée qui manque de confiance en elle bousille son audition pour une troupe de théâtre. À sa grande surprise, et son grand désarroi, elle est choisie pour camper le rôle principal dans Sid and Nancy, pièce inspirée des Sex Pistols. Comment s’y prendre pour incarner un personnage qui n’a rien à voir avec elle et qu’elle déteste au plus haut point?
Si la fin de la nouvelle est évidente pour quiconque a vu le film Le cygne noir, de Darren Aronofsky, la trame narrative est rythmée et juste. Présentée en brefs épisodes, la narration est épurée, explore l’intériorité du personnage dans un langage cru et coloré, typique de Fanie Desmeules, en plus de passer par une transformation capillaire…
Si la fin est prévisible, j’aimerais quand même rappeler à l’ordre ceux qui pensent que la fin d’une nouvelle doit ab-so-lu-ment être surprenante. Je n’y crois pas… D’ailleurs, quand un auteur cherche trop la chute parfaitement inattendue, celle-ci est souvent clichée : erreur sur la personne/lieu/date, dédoublement de personnalité, sacrifice du héros…. Ou carrément poche : ce n’était qu’un rêve, une mauvaise blague…
Le but est de bien ficeler son histoire et de respecter le contrat avec le lecteur, lui donner des indices et le guider vers une fin plutôt inattendue, mais qui cadre avec le récit.
Le gars de Sainte-Catherine-de-Hatley – de Nicholas Giguère
Un jeune homosexuel rencontre en secret un homme bisexuel pour des relations sexuelles non protégées. C’est brutal comme résumé, mais je ne vois pas comment le faire autrement.
Ici, c’est la forme de la nouvelle de Giguère qui impressionne. Il utilise les vers libres, une forme poétique sans ponctuation ni majuscule, en italique pour les dialogues. Il donne ainsi un rythme effréné à son histoire, qui cadre parfaitement avec l’urgence dans laquelle a souvent lieu le sexe non protégé.
Le problème, c’est que l’histoire se répète…
24 septembre 1991 – de M.K. Blais
Les journées pédagogiques, la drogue, la maladresse adolescente face au sexe et Nirvana : cette nouvelle de M.K. Blais est un hommage délicieux aux années 90. Le quotidien de jeunes drogués qui trouvent refuge dans la musique de Nirvana et la personnalité de Kurt Cobain.
Une histoire qui change lentement de focale pour passer des jeunes ados à la violence dans laquelle se terminaient les concerts du groupe de grunge. Beaucoup d’action pour une nouvelle, mais un beau fil conducteur qui ravit le lecteur.

Comment soumettre votre nouvelle à XYZ
Pour les écrivaines et écrivains intéressés, sachez que XYZ., La revue de la nouvelle privilégie les nouvelles brèves et inédites. Des textes d’auteurs débutants comme renommés sont publiés. Il y a 3 façons de participer.
1- Vous pouvez soumettre, en tout temps pour une nouvelle en thème libre, un texte ne dépassant pas 10 pages (20 000 caractères, espaces comprises) au courriel suivant : info@xyzrevue.com, accompagné d’une courte et sobre note bibliographique et du formulaire d’inscription disponible dans la revue (numérisé).
2- Il y a aussi des thèmes imposés. Voici d’ailleurs les thèmes à venir ainsi que les dates de tombée : Algorithmes (1er décembre 2020) et Confinement (1er mars 2021). Même procédure que le thème libre.
3- Si vous êtes intéressés par le concours de nouvelles annuel, sachez que la 31e édition est en cours. Il faut envoyer sa nouvelle, par la poste cette fois-ci, avant le 31 décembre 2020. Un prix de 2 000 $ est remis au gagnant, qui verra sa nouvelle publiée dans le numéro d’automne 2021.
Pour plus d’informations, procurez-vous la revue, en vente au coût de 12 $ dans toutes les bonnes librairies, ou consultez le site Web : https://xyzrevue.com/.
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Les lecteurs de Allez, raconte sont toujours à la recherche d’oeuvres québécoises à se mettre sous la dent. Faites connaître votre bouquin en le faisant passer Sous la loupe!
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