Crédit photo : Jacques Marotte.
Steve Laflamme est l’auteur de 3 thrillers : Le chercheur d’âme, Peau d’âne et Sous un ciel d’abîme.
Il a accepté de se prêter au jeu des Questions de lecture et de nous parler de ses lectures et de ses auteurs préférés.
Ce qui m’a permis de constater que lui et moi avons sensiblement les mêmes goûts!
Que lisez-vous pendant que vous travaillez sur un livre? Et quel genre de lecture évitez-vous pendant que vous écrivez?
J’écris des thrillers et je lis principalement des thrillers ou des romans noirs, alors je suis assez bien servi. Je lis aussi parfois des ouvrages de non-fiction qui sont en lien avec les sujets dont traitent mes romans. Par exemple, le roman sur lequel je travaille actuellement a pour arrière-plan la mafia russe, alors je me suis documenté en cette matière.
Quand vous étiez plus jeune, quel genre de lecteur étiez-vous?
Je suis devenu un véritable lecteur assez tard, quand j’observe l’âge auquel mes enfants se sont mis à la lecture. Pour ma part, c’est à 15 ans que je me suis lancé, grâce à un ami qui m’a fait découvrir Stephen King. Je suis alors devenu un lecteur boulimique, très attiré par le fantastique et l’épouvante – sans doute parce que j’étais plutôt peureux, quand j’étais petit. En l’espace de 4 ou 5 ans, j’ai accumulé des centaines de livres pour garnir ma bibliothèque, parmi lesquels des auteurs anglo-saxons de fantastique, principalement King, Dean Koontz, Clive Barker, Robert Bloch, Bram Stoker, mais aussi l’incroyable collection Bibliothèque Marabout.
Vous organisez un souper littéraire. Nommez 3 auteurs (morts ou vivants) que vous invitez.
Don Winslow (mon écrivain préféré), Stephen King et Dennis Lehane. Je nous verrouille dans un chalet et je jette la clé pour passer des jours avec eux.
Quels sujets souhaiteriez-vous que les auteurs abordent davantage?
Des sujets, je ne sais pas, mais comme je suis auteur de thrillers, je me rends compte que nous sommes nombreux à être assez habiles comme storytellers, comme raconteurs, et que dès qu’on tâte la critique sociale, ça devient plus difficile. C’est facile de s’indigner, mais je trouve très ardu de transposer cette indignation dans la fiction tout en évitant le risque de faire la morale ou de manquer de subtilité.
C’est toutefois une facette de l’écriture à laquelle j’aspire, tout en étant très prudent : ne fait pas habilement de critique sociale qui le souhaite.
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans une œuvre littéraire?
La profondeur et la véracité des personnages, leurs liens humains avec les autres, ainsi que la qualité de l’écriture. Particulièrement dans les littératures de genres, les qualités littéraires sont trop souvent reléguées au second plan pour laisser la place à l’intrigue et aux ressorts dramatiques. À l’inverse, certains romans jouissent d’une écriture superbe… mais ne racontent rien. Il faut trouver l’équilibre entre les deux, à mon avis.
Préférez-vous lire un livre qui vient vous chercher émotionnellement ou intellectuellement?
Les deux. Puisque je suis auteur, je ne réussis jamais à me départir de mon chapeau professionnel : chaque œuvre a quelque chose à m’apprendre, et je m’abandonne rarement à l’histoire sans porter attention aux mécanismes du récit. Souvent, je m’attarde aux manières dont tel.le ou tel.le auteur.e fait les choses pour atteindre la cible, afin de le réinvestir à ma manière dans ce que je fais. Je suis en apprentissage constant.

(Crédit photo : Chantale Gingras)
Quels genres préférez-vous lire? Quels genres évitez-vous?
Je lis à 99 % du thriller ou du roman noir. C’est une réelle passion et c’est une formation continue pour moi.
Quel est le meilleur livre que vous avez reçu en cadeau?
Corruption de Don Winslow (que je suis en train de relire), mais aussi Ils vivent la nuit (Lehane) et La théorie des cordes de José Carlos Somoza.
Qui choisiriez-vous pour écrire votre biographie?
Je suis biaisé, mais ce serait sans doute Winslow, pour sa concision et son humour caustique.
Qui est votre héros ou héroïne de fiction préféré(e)? Votre antihéros ou méchant préféré?
J’aime beaucoup Joe Coughlin, dans la trilogie de Lehane (Un pays à l’aube, Ils vivent la nuit, Ce monde disparu), mais également, du même auteur, Patrick Kenzie, Angela Gennaro et Bubba Rogowski, qui m’ont clairement inspiré pour les personnages de Xavier Martel, Zoé Savary et Ruben Malone. Chez Winslow, j’ai adoré le personnage de Nora, dans la trilogie Cartel, surtout pour sa résilience.
Du côté des antagonistes, il est impossible de passer à côté de Hannibal Lecter, mais j’adore aussi l’imperturbable tueur à gages qui est aux trousses du protagoniste, dans November Road de Lou Berney.
Diriez-vous que vos goûts ont changé avec le temps?
Même si je suis resté accro aux littératures de genres, je suis passé d’un lecteur féru de fantastique et d’épouvante à un fan invétéré de polar. Et même dans le polar, j’ai commencé par m’intéresser à des récits de tueurs en série pour éventuellement migrer vers d’autres genres de littérature noire.
Quel livre est le prochain sur votre liste?
Les romans de Ghislain Gilberti, le plus récent Michael Connelly… et j’attends impatiemment le prochain Winslow, le prochain Lehane et le prochain Warren Ellis (s’il y en a un).