L’auteur tient à remercier chaleureusement Chantal Cousineau pour sa précieuse collaboration lors de la rédaction de ce texte.
Eric Leblanc dépose sa veste par-dessus l’épaisse enveloppe jaune remplie de liasses de billets de cent dollars qui gît sur le banc de cuir de sa vieille BMW. Il appuie sur le bouton de sa manette pour verrouiller les portes.
De toute façon personne ne saura ce qu’elle contient. Sûrement pas cette bande de vieux tarés, songe-t-il en refoulant un sourire malsain.
Le jeune homme d’affaires marche dans le grand stationnement déserté en contournant une flaque d’eau brunâtre pour ne pas souiller ses chaussures neuves.
Un vieillard édenté surgit de nulle part et se plante devant lui pour lui bloquer le passage.
– Croyez-vous aux mauvais sorts, monsieur Leblanc? demande le barbon en le dévisageant.
– Pardon? demande le jeune homme.
– Les mauvais sorts, vous n’êtes pas trop jeune pour y croire, n’est-ce pas?
Éric Leblanc ravale un reflux gastrique en examinant le vieil importun qui lui bloque la route : Pantalon de pyjama sous une robe de chambre défraîchie, visage, cou et mains poilus comme un singe, maigrelet et… ratatiné par les rides. Le jeune homme ignore la question puérile du vieux dément et le contourne pour se hâter vers la porte principale de la Maison Du Soleil Couchant, une résidence pour personnes âgées située à Montréal-Nord.
– Vous devriez y croire, tous les vieux entassés ici y croient, ajoute le quadragénaire laissé en plan dans le stationnement en fronçant des sourcils aussi fournis que deux grosses chenilles poilues.
Leblanc grimace. Le vieux lascar qui l’a apostrophé empeste la transpiration et la boule à mites. Pour ajouter l’insulte à l’injure, un poil blanc s’est accroché au col de son veston impeccable. Le jeune professionnel donne une chiquenaude au pelage rebelle qui souille sa redingote, s’arrête, se retourne et interpelle son harceleur.
– Je vous assure que mes patrons font tout ce qu’ils peuvent pour régulariser votre situation, rétorque-t-il en arborant un sourire factice.
Leblanc sait bien qu’il vient de bourrer le vieux saligaud d’une belle phrase aussi creuse qu’inutile.
Mais qu’est-ce qu’il peut faire d’autre? Le conseil d’administration de la résidence privée refuse de débourser davantage malgré la pénurie de main-d’œuvre et les affres de la pandémie. Ses patrons exigent la rentabilité sans aucun compromis.
Depuis plusieurs semaines, le chaos règne à la résidence. La situation s’est tellement détériorée que certains membres de personnel soignant exténués ont déserté la maison de retraite et abandonné les bénéficiaires.
À la Maison Du Soleil Couchant, plusieurs pensionnaires aigris se sont regroupés pour poursuivre en justice les propriétaires négligents.
Leblanc, un jeune cadre ambitieux, a donc été désigné pour distribuer le maigre montant accordé aux bénéficiaires et les « endormir » avec de belles paroles pour permettre à la corporation de redorer son blason tout en évitant de dilapider les fonds de l’entreprise.
Le jeune professionnel sourit en croisant son reflet dans la vitre immaculée de la porte d’entrée de la maison de retraite.
Une somme de 25 000 $ en argent comptant a été accordée à chacun des cinquante résidents. Pas de reçu, pas de trace. Le jeune homme en a profité pour s’accorder un petit pourboire en soutirant 500 $ par pensionnaire.
De toute façon qui se rendra compte du subterfuge, c’est juste de vieux tarés bourrés de médicaments, se répète-t-il.
Leblanc se sent invincible, à mille lieues de la décadence de toutes ces épaves vieillissantes. Il a dépensé des milliers de dollars pour se faire redresser le nez, requinquer la dentition, et parfaire son corps musclé. Sans oublier les achats fréquents de vêtements griffés et de gadgets à la mode.
Il pénètre dans le vestibule et l’écho de ses talons sur la céramique résonne sur les murs beiges.
Showtime, songe-t-il.
Leblanc n’est pas dupe, la tâche sera ingrate. Il devra composer avec une foule hostile, subir l’opprobre des pensionnaires et les convaincre d’accepter la maigre compensation financière pour tous les déboires qu’ils ont subis.
Gonflé à bloc comme un militaire en mission secrète, il se dirige vers le poste d’accueil.
Le parfum âcre de désinfectant camoufle l’odeur omniprésente de la maladie et de la mort. Un Post-it sur lequel est écrit « De retour dans 15 minutes » est collé sur une vitre temporaire érigée au-dessus du comptoir. Des papiers et des formulaires dispersés recouvrent la table du poste d’accueil. Un clavier poussiéreux est flanqué d’un écran monochrome.
Leblanc lève la tête. Les aiguilles de l’énorme horloge d’une autre époque indiquent 12 h 52. La rencontre avec les résidents est prévue à 13 h.
Il soupire.
– Vous ne connaissez pas encore les consignes sanitaires?
La voix chevrotante provient de derrière. Il se retourne. Une femme rondelette aux cheveux blancs frisés pointe un distributeur de Purell avec son pouce gonflé comme un boudin.
– Ici, on se lave les mains et on porte un masque. Les règlements ne sont pas faits pour les cochons, rouspète-t-elle en s’avançant.
Leblanc fronce les sourcils et appuie sur le bouton-poussoir du désinfectant qui vomit une substance gluante alcoolisée.
– Je suis ici pour le meeting, réplique-t-il en en se frottant les mains, impatient d’en finir avec cette maison de fous et ses occupants.
La femme tapote son nez avec son index.
– Remplacez votre masque par un neuf, s’il vous plaît. La boîte de N95 est devant vous.
– Beau gaspillage, répond Leblanc en refoulant l’envie de faire valdinguer la bouteille de désinfectant au visage de la vieille mégère. Il dépose sa mallette au sol, extirpe un masque de la boîte et revêt le tissu aseptisé sur sa tronche en grommelant.
– Très bien, mon garçon, ironise-t-elle.
Elle le reluque longuement comme si elle devait lui confectionner un nouveau costume. Leblanc attend une question, une phrase vide pour meubler le silence, n’importe quoi de la part de la femme aux cheveux frisés, mais elle reste plantée là sans dire un mot.
– Je m’appelle Éric Leblanc et je suis ici pour le meeting avec les pensionnaires, répète-t-il pour braver le silence inconfortable qui s’est installé et pour accélérer un peu la réaction de sa désagréable hôtesse.
La femme secoue la tête pour signifier sa désapprobation.
– Alors c’est vous?!
– Quoi moi?
Elle pose ses mains sur ses hanches.
– Vous en avez mis du temps! Vous attendiez que tout le monde crève ou quoi?
Estomaqué par l’agressivité de la préposée, Leblanc se contente de régurgiter le discours laconique de l’entreprise.
– Au contraire, madame. Je suis ici pour exprimer les inquiétudes du siège social…
– Bien sûr, les inquiétudes des dirigeants… Pffff… Je suis certaine qu’ils sont morts d’angoisses. Écoutez mon jeune garçon, si vous voulez partager les états d’âme de vos patrons avec nos pensionnaires c’est par là, se moque-t-elle en pointant une porte close au fond d’un long corridor surmonter d’un petit crucifix en bois.
– C’est là-dedans? s’étonne-t-il.
– On vous attend dans la chapelle, Monsieur Lebrun.
– Leblanc, corrige-t-il.
– Lebrun, Levert, Leblanc. Peu importe. La chapelle, c’est la seule place pour se regrouper qui n’est pas encore défendue, précise la femme en fixant son interlocuteur. Allez-y, ils vous attendent tous depuis trop longtemps. Moi j’ai d’autres chats à fouetter.
Le jeune homme ramasse sa mallette à la hâte et se dirige vers le corridor mal climatisé.
Deux heures tout au plus et tour sera fini, songe-t-il.
Une porte couine et s’ouvre à sa droite. Un gémissement étouffé provient d’une chambre plongée dans l’obscurité.
– Sor…tez-moi… d’ici!
Leblanc ignore le faible appel à l’aide. Pas le temps de tergiverser avec un résident qui délire.
Une autre lamentation le fige sur place.
– Vous n’avez pas le droit de faire ça! divague le moribond
Le jeune homme est attiré par la porte entrouverte comme une mouche qui survole une bouse fraîchement déposée sur une pelouse. Il s’approche du seuil et discerne la silhouette squelettique d’un homme âgé confiné dans un lit souillé. Un tube mince relit le bras cadavérique à un soluté translucide. Le vieillard tourne la tête lentement dans sa direction et ricane en le fixant droit dans les yeux. Son rire fou syncopé est entrecoupé d’une respiration sifflante. Les yeux voilés de cataractes se métamorphosent en deux braises écarlates qui brillent dans leurs orbites sombres. Un grognement animal précède une voix d’outre-tombe.
– Vous n’avez pas le droit de me garder prisonnier! grogne l’homme alité.
La porte se referme brutalement. Leblanc recule dans le corridor juste à temps pour éviter de se faire fracasser le crâne.
Pauvre fou. J’aimerais mieux crever que de me retrouver dans un état aussi lamentable.
Un silence pesant s’installe à nouveau dans le corridor, entrecoupé du grésillement des néons.
Le jeune homme inspire longuement, presque heureux d’être isolé du patient fou emmuré dans sa chambre fétide. Il bombe le torse et fixe l’entrée de la chapelle au bout du corridor.
Plus vite je rencontrerai la bande de vieux malades, plus vite je pourrai sacrer mon camp d’ici.
Il marche sous le crucifix et pousse la porte de la chapelle. Le murmure caustique de la petite foule rassemblée cesse aussitôt. Leblanc s’avance dans la rangée centrale. Il sent sur sa nuque les regards de haine de la foule silencieuse. Il gravit deux marches, se dirige vers le micro sur pied placé au centre de l’autel minuscule, dépose sa mallette et se retourne vers son public captif. Un deuxième crucifix est fixé au mur derrière lui. La croix est énorme, réaliste, et le Jésus de bois crucifié et ensanglanté a le visage crispé dans un pathos éternel, ses yeux bleus tournés vers le ciel.
Une cinquantaine de vieillards mal fagotés sont entassés sur les larges bancs de bois, les yeux hagards comme s’ils avaient tous abusés du vin de messe.
Face à l’autel, trois vieilles chipies assises sur le bout de leurs chaises droites chuchotent des inepties grivoises en le dévisageant. Leblanc refoule un élan de pitié. Les trois femmes qui ont probablement déjà été belles et vibrantes sont maintenant apathiques, potelées, affaissées, leurs rides camouflées sous une montagne de maquillage et de chirurgies ratées. L’une d’entre elles sourit malicieusement, découvrant un double menton parsemé de taches rosacées.
Quelle tristesse, songe-t-il en replaçant machinalement une mèche de cheveux rebelle de sa crinière fournie par-dessus son oreille.
Devant lui, affalé dans un fauteuil roulant, un homme vêtu d’une robe de chambre usée le fixe en mastiquant involontairement l’intérieur de ses joues. Le jeune homme constate qu’il s’agit du même vieux débraillé qui l’a apostrophé dans le stationnement à son arrivée.
– Bonjour à tous et toutes, commence-t-il. La Maison Du Soleil Couchant a entendu vos inquiétudes. Elle partage vos craintes, vos appréhensions et vos questionnements. Mes patrons ont décidé de prendre des mesures concrètes pour corriger les lacunes hors de notre contrôle…
– Bullshit!
Leblanc se tourne vers le vieux en fauteuil roulant d’où provient l’invective.
– Vous n’êtes pas d’accord?
Le vieux croûton en robe de chambre cesse de mastiquer ses joues.
– Je n’ai rien dit, prétend-il malgré le sourire édenté qu’il est incapable de dissimuler.
Leblanc fronce les sourcils.
Il me cherche ou quoi?
– Si vous avez des objections, je vous invite à les formuler dans le respect, exige-t-il en levant son index comme un professeur pointilleux.
Le vieux saligaud reste coi. Une des trois chipies en première rangée sort un petit miroir de sa sacoche pour corriger son maquillage épais en fixant son reflet comme une perruche orgueilleuse.
– Bon, écoutez, reprend-il. Soyons francs. Je n’ai pas l’intention de vous raconter des bobards. La corporation qui opère la Maison Du Soleil Couchant est prête à dédommager les résidents pour l’inconfort et le manque de service qui vous a touché mais pas à n’importe quel prix…
– Espèce de vendu!
La voix provient de la même source, mais elle est plus assumée. Leblanc hésite et tourne la tête vers son harceleur anonyme. Il croise avec étonnement le regard inquisiteur du vieux saltimbanque en robe de chambre qui semble avoir rajeuni.
– Vous avez quelque chose de pertinent à proposer? s’enquiert le jeune homme décontenancé par le changement d’apparence soudain du vieil intrus.
Il essuie une goutte de sueur qui perle sur son front.
Le vieux délinquant n’arrivera pas à me déstabiliser. Assez tergiversé. Il est temps de sortir le grand jeu pour enfin déguerpir de cette maison de fous.
Le jeune cadre ouvre sa mallette, farfouille le contenu et récupère une série d’enveloppes jaunes qu’il dépose sur la table près du lutrin. Il observe longuement les résidents en silence avant de poursuivre :
– Le conseil d’administration s’est suffisamment penché sur votre situation afin d’évaluer le montant de la compensation qui vous sera offerte. Le montant de euh… Presque vingt-cinq mille dollars.
Il toussote, prend une gorgée d’eau du verre déposé sur une table basse à côté du lutrin.
– Ce montant plus qu’acceptable, reprend-il d’une voix autoritaire, vous permettra de panser vos blessures…
– Vous gaspillez votre salive, monsieur Leblanc, suggère une vieille dame dans la première rangée.
Mais qu’est-ce que c’est encore que ce bordel? songe-t-il.
– Nous avons déjà accepté l’offre de vos patrons, ajoute-t-elle. Nous sommes surpris que vous l’ayez aussi acceptée avec autant de désinvolture.
Leblanc fronce les sourcils.
– Une offre? Quelle offre?
Les occupants de la salle tendent à l’unisson des lettres avec le logo du conseil d’administration de la Maison Du Soleil Couchant.
Une des trois chipies de la première rangée lui tend sa copie.
Leblanc l’examine comme s’il s’agissait d’un indice qui allait percer le mystère d’un crime irrésolu.
« Chère cliente. La pandémie a amené son lot de difficulté et a affecté la qualité des soins qui vous sont prodigués. Pour donner suite à vos suggestions, la compagnie vous offre un dédommagement respectant les deux conditions que vous nous avez suggérées. La première est une compensation financière qui mettra, nous le souhaitons, un baume sur vos inquiétudes. Vingt-cinq mille dollars payés comptant. Quant à la deuxième condition… »
Le visage de Leblanc blanchi. Les engrenages de son cerveau tournent à cent kilomètres-heure.
Pourquoi le conseil d’administration m’envoie-t-il ici sans préciser qu’il a déjà conclu un accord avec les vieux résidents? Pour me tendre un lapin? Ça sent mauvais. Il faut que je me tire d’ici au plus vite. Peut-être que le vieux dément dans le stationnement m’a vu extirper quelques liasses des enveloppes.
Il relit la dernière phrase incomplète.
Et c’est quoi ce foutoir de « deuxième condition »?
Il tourne la page. Il n’y a pas de suite au message inscrit par ses patrons sur la lettre que la résidente lui a prêtée.
– Quelle est cette « deuxième condition »? demande-t-il en fixant la dame âgée qui reprend sa lettre et la replie minutieusement.
– C’est formulé sur la deuxième page, précise-t-elle.
– Vous ne m’avez donné que la première, affirme-t-il en tentant de garder son calme.
– Mais voyons! Vous devriez connaître le deuxième terme de cette entente, monsieur Leblanc, s’étonne-t-elle.
Des conditions négociées en mon absence… C’est sûrement un membre du conseil d’administration qui est jaloux de mon ascension et qui tente de me faire un croc-en-jambe. Il faut vraiment que je me tire d’ici. Je n’ai qu’à récupérer les billets de cent dollars que j’ai fauché à ces débris, les remettre dans leurs enveloppes et partir sans demander mon reste, se sermonne-t-il intérieurement.
Quelques pensionnaires se lèvent. Devant lui, le fauteuil roulant où siégeait le vieux croûton est maintenant vide.
Un doigt musclé tapote son épaule. Leblanc sursaute. Il se retourne. Le vieux fou en robe de chambre est debout, rajeuni, les épaules élargies. Son regard inquisiteur contredit l’affabilité de son sourire parfait.
Abasourdi, Leblanc a de la difficulté à respirer.
– Vous êtes sans scrupules monsieur Leblanc, vous êtes donc le candidat parfait.
Leblanc a l’impression que la chapelle tangue de tous les côtés. Il s’appuie au lutrin qui vacille, mais arrive à garder son équilibre.
– Parfait pour faire quoi?
– Pour réaliser la deuxième condition, précise l’ex-vieux guenilloux ragaillardi.
– Je ne sais pas ce que vous manigancez, mais je ne me laisserai pas prendre à votre petit jeu.
Le vieil importun laisse tomber la robe de chambre pour dévoiler un habit impeccable, se penche et ramasse la mallette.
– Vous avez lu les petits caractères en bas de votre contrat, monsieur Leblanc?
– Qu’est-ce que vous racontez? dit-il en avançant avec difficulté, comme si ces jambes pesaient deux tonnes.
– Le contraire m’aurait étonné. Personne ne lit les petits caractères. Moi non plus… Pourtant, vous auriez compris en lisant le détail la clause qui vous lie à la Maison du Soleil Couchant.
– La clause? répète Leblanc en descendant le petit escalier et en cherchant du regard une autre issue pour fuir la chapelle bondée.
– C’est la deuxième condition. Vous avez accepté de prendre ma place pendant un an.
Leblanc a l’impression que sa tête est écrasée par un étau géant et qu’un sifflement assourdissant lui perce les tympans. Il s’affale malgré lui dans le fauteuil roulant et aperçoit les silhouettes de deux infirmières qui font irruption à l’arrière de la chapelle.
Tous les résidents l’observent. Il tente de se relever et constate avec effroi que sa main amaigrie est lézardée de veines bleutées. Il arrache le miroir des mains de la vieille chipie du premier rang.
– NON! C’est impossible, gémit-il en constatant les rides et les tâches de vieillesses qui pullulent sur son visage… hideux.
Il lance le miroir au sol, qui se fracasse en mille morceaux.
– Oh là! On se calme! ordonne la plus jeune infirmière en s’approchant.
– C’est à cause de lui, renchérit Leblanc en pointant l’homme rajeuni, il m’a jeté un mauvais sort!
– Allez hop, de retour à votre chambre. Vous avez besoin de vous calmer un peu, suggère la seconde infirmière en poussant le fauteuil roulant.
Au même moment, l’ex-vieux guenilloux fait un clin d’œil coquin aux jeunes infirmières, ramasse la mallette et les enveloppes jaunes, tapote l’épaule de Leblanc avec bienveillance et quitte la chapelle sous les regards complices des pensionnaires silencieux.