Bonjour, Kathleen Thibault ! Parlez-nous un peu de vous.
Je suis l’auteure de la série La cité de sang. J’ai 29 ans et je suis maman d’une petite fille de 2 ans. J’écris des histoires depuis que je suis jeune et la lecture occupe une grande partie de mes temps libres. Je suis aussi éducatrice à la petite enfance à Québec. J’ai toujours rêvé de me faire publier et je souhaite désormais poursuivre ma carrière d’auteure. J’aime beaucoup les licornes, les chansons de Disney et passer du temps avec ma famille. D’ailleurs, mon conjoint est celui qui m’a le plus encouragée à poursuivre mon rêve.
Pourquoi avoir choisi d’écrire un roman dystopique?
C’est le genre littéraire que je préfère en tant que lectrice. J’ai toujours été impressionnée par les auteurs qui peuvent recréer la société au complet et nous emporter dans leur réalité parallèle. C’est un genre littéraire qui permet de grandes libertés en tant qu’auteur, car il s’agit d’un monde que j’ai créé. En même temps, l’histoire doit former un tout cohérent. Il faut penser à beaucoup de choses, ce qui en fait un défi intéressant. Pour créer la cité d’Idrissa, j’ai dû penser à sa construction, à la politique en place, à comment la cité peut survivre en autarcie, etc. C’est un exercice de raisonnement en soi et j’ose croire que je me suis bien débrouillée ! J
Votre récit se base sur un virus qui aurait ravagé la Terre et rendu toute vie impossible. Vous êtes-vous inspirée du contexte actuel, avec la pandémie, pour imaginer un monde où les conséquences d’un virus seraient plus graves ?
Tu n’es pas la première personne à me poser cette question et j’aimerais tellement répondre « oui » ! Pourtant, j’ai commencé à écrire La cité de sang lorsque j’étais à l’université, bien avant la COVID-19. Je voulais imaginer une société coupée de tout. Une cité qui a éradiqué toutes les différences chez l’être humain (une seule langue, une seule croyance, une seule façon de faire) et ainsi montrer les conséquences d’une telle idéologie. C’est ainsi que j’ai décidé de créer une cité sous-marine, coupée de la surface de la Terre et d’un virus qui aurait décimé l’humanité. Les ressemblances avec le contexte actuel de la pandémie sont une pure coïncidence, je dois avouer !
J’ai remarqué des similitudes avec certains romans du genre, comme Hunger Games : une jeune femme qui découvre que la société dans laquelle elle vit lui ment. Elle rencontre un homme qui l’aidera dans son désir de sauver sa jeune sœur. Elle fera partie d’un groupe de révolutionnaires qui tentera de déjouer les plans d’un gouvernement aux desseins obscurs. Est-ce que l’histoire de Katniss, ou d’autres personnages dans le même style, vous ont inspirée ?
C’est normal qu’il y ait des similitudes, car il s’agit bien de deux dystopies. Par contre, je dois avouer ne pas avoir lu Hunger Games (mais j’ai vu les films). Je connais l’histoire, mais ce n’est pas celle qui m’a le plus inspirée. Les deux séries qui m’ont donné envie d’écrire dans le même genre sont Divergente, de Veronica Roth, ainsi que Legend, de Marie Lu. La première m’a donné envie de recréer une société que celle dans laquelle nous vivons et la seconde m’a donné l’idée d’écrire selon différents points de vue. Ce qui était au départ un exercice mental d’un après-midi s’est transformé en projet de plusieurs années. Je ne crois pas que La cité de sang aurait vu le jour sans ces deux influences.

D’après vous, qu’est-ce qui fait en sorte que votre histoire renouvelle le genre ?
La cité de sang, c’est un monde à part entière. Les personnages évoluent dans un monde sans pitié et doivent faire bien des sacrifices pour survivre. J’aime bien dire aux gens que je voulais amener Brynn et Tanner du point A au point B en mettant le plus d’entraves possible sur leur chemin. Je réserve plusieurs surprises aux lecteurs dans les prochains tomes, autant du côté de la narration que du côté du récit. Si la finale du premier tome était cruelle, elle l’est d’autant plus dans le second tome ! Les secrets de la cité sont dévoilés au fil des quatre tomes et c’est ce qui rend cette série unique en son genre.
Quels sont les meilleurs ingrédients pour écrire un roman dystopique ?
D’après moi, un roman dystopique se doit de recréer la société actuelle, avec des dirigeants qui ont la capacité d’exercer une autorité totale sur les personnages. Une société qui peut être utopique de prime abord (par exemple, en retirant les différences culturelles, de langue ou de religion), mais qui, au final, tourne au cauchemar. C’est un genre de récit qui nous permet de nous questionner sur le monde actuel et sur les possibilités d’un avenir plutôt sombre. Il ne faut pas avoir peur de s’inspirer du monde dans lequel nous vivons.
Quels ont été vos défis d’écriture ?
Mon premier défi a surtout été la confiance en mon histoire et en mon écriture. Écrire une série prend du temps. C’est beaucoup de travail et de réflexion. Ça peut être décourageant quand on ne sait pas si on va être publié ou non. Heureusement, je crois en l’univers que j’ai créé et c’est ce qui m’a permis de persévérer. Ensuite, il y a l’écriture elle-même. On n’écrit pas un roman comme on parle. Il y a des « règles », mais celles-ci sont plutôt mystérieuses. Par exemple, on évite de répéter un mot dans un même paragraphe (autant que possible), on élimine les verbes « faire », etc. Le tout pour avoir une écriture plus fluide et qui se ressemble d’un tome à l’autre. Il y a une panoplie d’éléments à intégrer dans mon style d’écriture et j’apprends encore au fil du temps.
« Je ne cesse de me répéter que, dans quelques minutes, nous mettrons fin à une ignoble tradition. Nous allons frapper tellement fort que jamais personne n’osera célébrer le Don de nouveau. Cette journée restera gravée à tout jamais dans l’histoire des opérations de l’ARME H (l’Alliance des rebelles contre la maltraitance des êtres humains). Qui sait ? Peut-être même réussirons-nous à rallier quelques personnes à la cause. »
EXTRAIT DU TOME 1 DE LA CITÉ DE SANG
Quel est votre passage préféré dans le roman et pourquoi ?
Mon passage préféré est lorsque Brynn et Tanner se rendent au marché noir pour rencontrer le Baron du crime organisé. Ce passage a nécessité beaucoup de recherches afin de combiner des éléments actuels de la société et de les transposer au monde de La cité de sang. D’ailleurs, je me suis beaucoup amusée avec les descriptions de ce passage. ?
Avez-vous déjà écrit les quatre tomes de la série?
Oui, tous les tomes sont écrits ! Je travaille présentement à la révision du tome 3 avec Elisabeth Tremblay et Marie Laporte, des Éditions de Mortagne.
À quel moment sortira le 2e tome ?
Le tome 2 est déjà chez l’imprimeur et sortira au mois de février 2022. La date reste à confirmer. J’ai bien hâte que les lecteurs puissent connaître la suite de l’histoire !