J’ai une confession à vous faire : je suis accroc aux
livres. Complètement.
J’en ai trop. Je ne les ai jamais compté, parce que j’ai un
peu (beaucoup) peur du résultat. Mais si vous insistez, j’estime en avoir entre
500 et 1000, et ça, c’est après avoir fait le ménage lors de notre dernier
déménagement, en 2018. De plus, maintenant, je donne tous les livres que j’ai
terminés et que je ne crois pas relire un jour.
Des livres, il y en a partout dans la maison. Sur et sous ma
table de nuit, près de mon lit. Dans le salon. Dans une étagère IKEA dans le
couloir. Dans un bac en caoutchouc, dans le rangement du sous-sol…
J’ai la chance que ce soit un vice qui demeure tout de même plus
abordable que la cigarette ou l’alcool. Parce que j’achète rarement un livre à
plein prix. Dès que j’entre dans une librairie, je me dirige vers la section
des livres soldés. J’y trouve des livres publiés il y a environ 1 an et dont il
reste quelques exemplaires invendus. Un roman à couverture rigide qui se vendait
près de 40 $ lors de sa parution est souvent soldé à moins de 10 $. J’y trouve
aussi des rééditions de romans classiques vendus environ 5 $. Quand il ne reste
que 2 ou 3 exemplaires d’un livre sur les rayons, je peux souvent l’ajouter à mon butin
pour à peine 2 $.
Quand je ne fouille pas les allées d’une librairie qui vend
des livres neufs, je m’approvisionne dans mon endroit de prédilection pour
faire de bonnes affaires.
Les librairies qui vendent des livres usagés.
Je ne manque jamais une occasion d’entrer dans ces boutiques. Même en vacances, je dois absolument arrêter dès que j’en aperçois une.
Je pourrais y passer des heures. C’est un peu ironique que j’aime autant ces endroits, car, bien souvent, c’est le désordre complet. Moi qui préfère la propreté, l’odeur du café et des viennoiseries, la petite musique jazz qui joue en sourdine et, surtout, les livres bien classés, par catégorie et en ordre alphabétique selon le nom de famille de l’auteur… Je ne retrouve rien de cela dans les librairies d’occasion.
Il y a des livres partout! Les étagères débordent et les
livres sont empilés pêle-mêle sur le plancher, dans des caisses de lait, dans
de vieilles boîtes de tomates, sur des présentoirs, derrière la caisse
enregistreuse…
On n’entre donc pas là pour y vivre une « expérience », terme utilisé par les génies du marketing pour nous amener à sortir notre portefeuille.
Le plaisir de la chasse
Non, l’attrait de ces boutiques, c’est plutôt le plaisir de
la chasse.
Voyez-vous, je suis amateur de romans policiers. Dans ce
créneau, j’aime particulièrement les bouquins écrits par les Américains. Mes
préférés, comme Hammett, Chandler, Ellroy et Leonard (pour n’en nommer que
quelques-uns), sont encore publiés aujourd’hui; je n’ai pas de difficulté à
trouver leurs romans sur les étagères des libraires « conventionnels ».
Souvent, en me promenant sur le Web, je découvre un auteur
qui m’était jusqu’alors inconnu. Je lis un article de blogue qui fait l’éloge de
prolifiques auteurs des années 60-70 (la meilleure période pour le genre, selon
moi). Je pense notamment à John D. MacDonald et Chester Himes, pour ne nommer que ceux-là. Bien
que ces auteurs aient publiés un nombre impressionnant de bouquins en peu de
temps (l’œuvre de MacDonald s’élève à plus de 60 romans), c’est plus difficile de les
trouver.
Oui, je pourrais regarder dans les catalogues des vendeurs de livres usagés sur le Web.
Mais je préfère, et de loin, me rendre dans une librairie
d’occasion.
Armé de ma liste d’épicerie, je pars à la chasse. Parfois,
je dois visiter trois ou quatre boutiques avant de faire mouche. Je n’abandonne
pas tant que je n’ai pas fait le tour de toutes mes adresses.
Ça fait partie du fun, comme on dit en Indonésie!
Gloutons de la prose
Aller dans ces librairies, c’est aussi une excellente occasion
de jaser de littérature.
J’ai remarqué, au fil de mes pèlerinages, que ce sont bien
souvent des gens plus âgés qui opèrent ces boutiques. Des retraités qui passent
le temps, comme mon ancien prof de philo du cegep rencontré dans une boutique
de la rue St-Denis, il y a une quinzaine d’années.
Ce sont de véritables amoureux des livres. Il faut l’être
pour passer ses journées complètes dans ce fouillis de couvertures écornées et
de pages gonflées par l’humidité! La plupart d’entre eux sont bien heureux de
prendre quelques minutes pour vous parler des nouveaux arrivages ou encore vous
proposer un bouquin. Un petit plaisir que vous risquez de rater si vous ne
fréquentez que les grandes surfaces!
Malheureusement, ces gloutons de la prose sont de moins en
moins nombreux à se porter volontaire pour préserver les livres délaissés par
leurs anciens propriétaires. La plupart des endroits que je fréquentais au
centre-ville de Montréal, il y a 10 ans à peine, ont disparu.
Mais ils peuvent compter sur moi, au moins, pour leur rendre
visite régulièrement, à la recherche d’un roman écrit par un illustre inconnu
du fond du Texas paru en 1971…
Quelques adresses montréalaises intéressantes
Librairie
L’Échange (j’ai passé de longues heures dans ce tout petit espace…)
Fripe-Prix
Renaissance – toutes les succursales de cette entreprise de réinsertion
sociale ont une section consacrée aux livres d’occasion
D’autres endroits à visiter : les bazars, les ventes de
garage et les boutiques des OSBL.
Partez à la découverte, vous ne savez pas ce que vous
pourriez trouver!